Si l’on sait, comme l’indique le très sérieux Dictionnaire Encyclopédique des Espèces Marines (plus connu sous le nom de DEEM), que le congre se nourrit essentiellement de poissons, de crustacés et de céphalopodes, on peut s’interroger avec inquiétude sur la possibilité pour le congre de se nourrir de pommes de terre.
Car, quand bien même le congre dispose de toutes sortes de concombres de mer ou de pommes à l’eau pour se sustenter, l’Agence Internationale pour la Sécurité Alimentaire Marine (AISAM) alerte sur les dangers à long terme d’un régime hyperprotéiné dans un contexte de raréfaction de la ressource halieutique. C’est pourquoi, à partir des données fournies par l’AISAM, l’Office International de l’Agriculture Marine (OIAM) prévoit, afin de répondre à ce risque d’insécurité alimentaire, de généraliser en milieu aquatique la culture des pommes de terre. Or, l’acclimatation marine de la pomme de terre semble, pour beaucoup de spécialistes, très périlleuse, voire pour les plus optimistes, impossible. De plus, outre l’absence de traces archéologiques confirmant l’hypothèse d’une production agricole congrière, les 300 mètres de fond que réclame le congre rendent malgré tout l’exploitation de la pomme de terre ô combien délicate.
On ne pourra, en définitive, que plaindre les congres de ne pouvoir profiter des purées, frites, pommes dauphines et autres gratins dauphinois lors de leurs banquets hebdomadaires. On se réjouira, cependant, des remarquables excédents en ce qui concerne la production du houblon.
ACG
(Agence Congre Presse)