il
y a
des
ronc
es
parmi mes
m
ains —
rech
ig
nant
à
l
es
malgré
moi
retirer
j’étab
lis
la
réu
non
des noeuds
de
ma
gorge
l’en
sembl
e
de mes plis
danslaglotte
les plis
qui s’arrêtent
en
devant
de
la
glotte
je fais l’inventaire
de mes
lacunes
je réunis
mes
locutions
nouées
mes
fluxions
à rebord de voix
j’ai
avancé
l’idée
que
la
voix
s’enraye
se
bouche
par
le
souvenir
j’ai
réuni
les
noeuds
de ma
mémoire
co
mme
autant
de
babil
nondénouébrisédecrasse—cahoteuselebruit
—
il
y a
des
mots
que
je n’ai
pas
consacrés
que
je
n’ai
pas
émis
mots
indits
ma
parole
indite
et
la
mémoire
on ne
saurait
la parler
elle se cambre
d’elle-
même
dans les
parois
du
cou
je la
tousse
elle
crève de
son
poumon
se
tubercule
nuitamment
j’ai
des
mains
parmi les ronces
et la
bouche
remplie de mûres
il
y’en
a
plein
et jamais plus
je n’aurai
ce jardin
ni
les deux jambes nouées entre elles
sur
les fleurs
cloutées
à moi
c’était
acide
le trop-fruit
je
mangeais
la chair
acide
gorgée
en
joie
j’étais
vouleur
de
chair
épinant
j’avais
toute
cette
place
massive
à l’intéri
eur
d
e
mon
cou
j’avais
ce
jardin
et
cette
sacrée
foutue
garce
d’étoile
crasse
qui
s’était
permise
d’être
renversante
cette
étoile
qui
habille
de
splendeur
mes
souvenirs
imposs
ibles
à
supporter
j’ai
loupé
l’oubli
à
un vacillement
lumineux
près —
j’ai
fait
l’inventaire
de
mes
trous
et
je voudrais
flamber
mais j’en suis
empêché
gorgeux
noué
toussant
par
ce
gosier
où
je
m’engouffre
en vertu
de
cette
ombre
vraiment
tutélaire
je
me
prostitue
houleusement
à
la
voix
non-déchiffrée
comme
cette
nuit
à
présent
sans dates
car
elle
ne
cesse
d’advenir
où
j’ai
appris
que
l’on
pouvait
se
faire
assiéger
le
corps
et
que
c’est
par
le
diaphragme
par
contraction
des
muscles
que
l’on
se
souvient
un jour
avec
toute
cette
mémoire
dont
un jour
j’aurai
le
dos
raclé
un jour
et
de
façon
indifférenciée
j’irai tirer dans une foule