je me suis jeté sur le fragment
j’ai sauté d’un seul coup
au premier gong venu
sur son offrande
j’ai organisé pleinement la chute de mes vertèbres et j’ai glissé dans sa taille le contour de ses hanches la pleine volonté de son étendue je me suis jeté sur son offrande je me suis jeté sur le fragment j’ai première occasion venue croulé tout mon poids ma troue ma carnure et la main de l’autre à la nuque plaquée contre mon vice sa main plaquée contre mon vice couché sur moi àmêmele reflux sans lisière de mon vice j’encarne amèrement ce tissu gras je me suis lâché j’ai tombé
j’avais rêvé que le stigmate — quelque part dans le charnier que la nuit enveloppe ou étouffe — dans ce voilement particulier du noirnuit au bout de l’ombre qu’un crâne aurait perlé de veines à s’en exploser les tempes — ça chauffait partout je me souviens il suffisait de la proximité de son corps transpiré pour alarmer cette braise des cartilages — que le stigmate s’exalte au ciel et que le nom même de la voulue — renoncée — le nom de la renoncée qui agite encore la mue de mes tempes au sol brûlées malgré le drame ou — faute de drame — le miracle — flammées les joues rouges corolaires de mon ressac — ressac qui me noue à toi liturgique en frasque fleur du délire naissant le délire est proprement cosmique on délire sur le monde les étoiles les corps nus transpirés on délire sur les soleils crasseux qui cuisent les hanches ouvertes ou ma propre étendue ouverte sur la terre étalée j’ai abjuré et j’ai compté chaque instant du soir comme une amoureuse — et j’ai rêvé en détestant mon rêve n’actant pas qu’à peine échouant — du moins persuadé de l’échec de ce prononcement — j’ai laissé un bon gros trou à l’endroit le plus vif où la plaie était encore chaude de sa morsure juste à l’endroit là brûlure-vive j’ai marqué un temps laissé un silence j’ai un trou merde j’ai un trou et c’était proprement cosmique à cet instant précis de n’avoir contre toute attente rien dit su dire pu parler au moment délicat le plus au moment délicat le plus délicat j’ai oublié de m’en faire un délice — je me suis jeté sur le fragment j’ai oublié pourtant d’en faire un délice — je me souviens elle était là son corps sué et l’odeur corporelle de sa chaleur qui montait à l’exalte bouche oubliant ce stigmate du ciel ou l’écluse dégoulinante de la mer en suc cry me a river et je me suis mis à aimer tout chaud ce fracas j’étais là je me souviens je flambais flambais et j’ai commencé à aimer cette odeur chaude et c’était tout ce qu’il fallait pour me cramer la nuque il suffisait que je sois fumant ici j’ai aimé le désastre de cette chevelure emmêlée jusqu’à brûler de boire son chaos goulu le chaos que je boirai qu’elle me fera boire d’elle ce chaoboire cul sec cul sec pleure moi une rivière I cried a river over you over you je suis tombé dans le fragment écrasé contre lui — et alors ce délice la cosmique de cette démence j’ai oublié que c’était sidérant et complètement lumineux que c’était complètement lumineux cette fracture vive craquement des os articulations cartilages et muscles mais comme une enluminure et j’avais senti l’inflexion d’une tendresse des ombres — comme une pauvre voix d’homme — je me souviens elle était à côté de moi purement physique et je me suis dit que son visage était insubmersible — il y a quelque part cette tendresse impénétrable qui s’éprouve — plus exigeante encore à éprouver que l’échec ou la mort — et c’est alors qu’en lieu
et place du fracas
je me suis tenu sur mes deux jambes
et c’était déjà énorme