poésie
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bête/brâme
abrolir!les rythmes-trames dan’leréciduschan(t)gjebaignedan’c’temarr’d’sangchantdefumeet de brâmele cru de la tête changeante des fremmesm’incrusteen-la-veinéedesangunsouv’nir de bêtecomme si je soufflais comme un buffle crevant avecmes poumonsbrouillés entreeuxcomme deuxcoeurs groscomme si je brâmais qu’onappellemon nuitéjour ma veillée ah-monmonnuitéjour et moije suisunbrûlot de putainet c’esttriomphalement que je déchire mes paroispourlaiss’erentr’voir’ mon gros-abcès de crêveuràl’instarde ma rêverie-crevureque je porte avec moi…
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corps nu/adolescence/mémoire
trèsviitej’aieulasensation de brader mon corpspourdesmainsogreusescloutéesavecdespulpesenfléesauboutetdem’adonneràl’extasedigitaled’unepoignedegrognerquisarclaitde vacarmel’allongement de ma courbem’emplèvrantcomme un sacfaireune plèvreavecmoncorpsnuje suis une carneahmevoilàtoutpestantdel’indécrassablesouillede la carcorpsnenubarbaqueleurs longssticksdePEAU— et depuisje suisdevenumaigreet jeréduis l’espacequeles mainspeuventpétrirc’est commecouriravecleconglomératgrouillant derrièremoi— me voilà qui pestifère encore à l’encontredesextases mal bruissées de l’exploseviequigratteàmatrogne — quisarclelavertèbredelalumièretrès vitej’aicrulalumièreinattaquableprotégéeparlavibration le frémissement d’une belle viande abritant des boyaux qui battent —un jourelle était nue carn-elle…
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l’insecte s’inquiète
Il vient bourdonner dans l’oreille une inquiétude toute sensible. L’insecte, l’insecte. Il sait sa fin. Il sait le golem qu’il borde. Il n’a pas de nom et reconnaît ses frères. Dans la bordure, si cela doit tomber, il faut trouver son terrier. Son trou. Sa cave à creuser le temps d’une pluie. Ou rester se…
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fleurs/mûres/mémorial
ily adesroncesparmi mesmains —rechignantàlesmalgrémoiretirerj’établislaréunondes noeudsdema gorgel’ensemblede mes plisdanslaglotteles plisqui s’arrêtentendevantdelaglotteje fais l’inventaire de meslacunes je réunismeslocutionsnouéesmesfluxionsà rebord de voix j’aiavancél’idéequelavoixs’enrayeseboucheparlesouvenirj’airéunilesnoeudsde mamémoirecommeautantdebabilnondénouébrisédecrasse—cahoteuselebruit—il y adesmotsqueje n’aipasconsacrésqueje n’aipasémismotsinditsmaparoleinditeetlamémoireon nesauraitla parlerelle se cambred’elle-même dans lesparoisducouje la tousseellecrève deson poumonsetuberculenuitamment j’aidesmainsparmi les ronceset la boucheremplie de mûresily’ena pleinet jamais plusje n’auraice jardinniles deux jambes nouées entre ellessurles fleurscloutéesà moi c’étaitacidele…
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Corps en tant que cloche sombre
Toi chair regarde-toiToute éclairée de rouge et de bleuToi les barques d’exil amarrées aux bois de sel Les barques toutes soufflées des vents-machettesToutes pleines de mer morte Toi peaux fragiles toi qui grommelles toi dont le diaphragme croule sous le sonTu me regardes de ton œil froidTu me regardes de l’œil endormi de l’œil des nuits…
