je vis dans un abat-jour de coton
dans un abat-jour je crois qu’il m’enserre depuis un temps
visqueux avec la pluie d’ocre
et longue comme on n’en a plus l’idée
avec des filins qui s’étirent d’un métier très haut
des tricots dorés en forme de silhouette
ils glissent avec la toile
je vis dans un abat-jour blanc qui laisse des petites marques d’ocre
la toile est poreuse comme une maison
lacérée comme un voile
le mur est une morgue
je vis dans un abat-jour et je crois
dans un abat-jour tout le jour
tout nu je crois en la pluie
qui se noue très haut pour accrocher les cimes
qui s’acharne
dans un abat-jour où je ne sais pas habiter
dessous longue étendue d’acier
j’ai beaucoup de mur mais je crois en l’argile
—
de l’air
je suis depuis un temps dans un abat-jour
et je croise en une fenêtre la tempête
longue comme on en a plus l’idée
avec des bras puissants qui veulent m’enserrer
avec des filins dorés le long des yeux
je suis dans un abat-jour renversé
avec une jambe dedans une jambe dehors
c’est un paratonnerre de coton
avec des filins dorés le long des yeux
renversé
enfin poreux entier
j’habite dans un abat-jour