Pour faire court et faites-moi confiance
Classique en musicologie = période entre la mort de Jean-Sébastien Bach (1750) et la naissance de la génération romantique (cca. 1810)
Faites-moi confiance Classique = fin de l’instinct et de la floraison Ou diplomatiquement Nouvel éclairage porté sur les constructions structurelles et dramaturgiques
Croyez-moi Haydn et Mozart en écrivant opposent à la génération de Vivaldi et Corelli la RAISON C’est l’application de principes rationnels en parallèle de la quête d’efficacité On souhaite rendre visible la forme de la rhétorique et de l’idéal Et si possible le meilleur Et le reste à la benne

Classique veut dire autorité Au même titre que le coup de fouet ancien
Un pas de côté un coup de pied au cul On ne déroge pas
En poésie, ce classique = cristalliser, formaliser, muséifier Des poèmes-monuments-historiques et leur inspecteur des travaux finis Le présent antérieur Mettre en ordre le chaos

Qui est-on pour faire ça ? Qui se croit encore aujourd’hui « comme maître et possesseur », et de lui-même et de ses alentours ?

La RAISON n’a rien à voir avec la création avec l’esthétique
L’écriture ne doit pas être rationnelle Elle doit se faire l’écho immédiat du feu à la tête De la corde au cou Des membres
Je ne subirai pas mon ignorance des fins et des causes en écrivant Je la ferai chanter Je dirai cette chose que je connais et qui s’agite

La poésie c’est la rate et le pancréas que j’ai cherchés en trifouillant mon propre ventre et qui frétillent là sur la table
C’est l’auto-trépanation à la lumière de l’instinct c’est le caillot et tiens-toi bien Ambroise Paré
C’est la quête des mots impossibles des images nécessaires La mise en scène d’une vérité avec les moyens du bord Et à bord du bateau-langue on n’a pas grand-chose de vrai donc on tâtonne

Inspire expire
On continue

Moi
poète
Du travail que je fais pour le chaos, du prêt que je lui fais de ma gorge et ma main, je tire un suc obscur. J’en sais la vérité, et tant que je la sais, j’écris. Je n’ai pas de temps à perdre, pas de temps à faire perdre.
Ma seule imagination tient au fait de donner à voir. Du chaos sans nom, sans forme, je dois donner une forme sensible. Beau et raffiné sont sans valeur.
Mon seul labeur tient à la quête de précision. Je dois faire que, dans le plus d’âmes qui soient, mes mots réveillent la même fractale du chaos. Que mon caillou jeté au cratère endormi fasse renaître les flammes. Je crée donc un nouveau code. Et donc je rature.


Mes trois souhaits donc
1° La naissance de l’autre écriture Celle-là même Anti-rationnelle Floraison de fractales du chaos Comme dans la nature et donc comme dans l’homme
2° La naissance de l’autre lecture Fondée non pas sur l’attente d’un code rationnel (classique) mais sur le sourcil froncé Le chat qui investit l’espace Les mains qui cherchent tendues le moustique
3° Vivre jusqu’à en mourir



D’anti-classique on ne peut que se revendiquer Et donc pro-quiddité
Si si.