qui sait. un jour je me décalerai de la vie vraie. j’irai me faire un petit bouquet et je le ramènerai avec mes mains. je le donnerai à vue. avec des yeux qui courent les corps qui passent. la nuit on mendie toujours mes tumultes. j’ai beau me raidir contre mon grain de voix il se lance toujours à la frasque. et ma voix se mesure aux incendies. je mendie quant à moi rien moins qu’un vol de braise renversant qui se jetterait à la va-vite.
il me semble avoir toujours marché sur la terre comme si elle se décalait. de là à dire qu’elle se dérobait il n’y a que mon trépas. à chaque pas je sauve de justesse la masse d’une avalanche. je porte en moi ce point de déséquilibre comme un squelette qui me court jusque sous les ongles. le corps mué contre des nudités célébrées je me suis reposé parfois de n’avoir plus à me déplacer mais il me semble alors que j’étais devenu cette terre qu’on foulait. avec mon paysage décalé. souvent on explora les recoins de mes biomes. parfois on dormait sous ma terre et je sentais mon squelette décalé frémir sous mes ongles. d’autres fois on a percé mes muscles. je me suis retrouvé avec des essaims qui grouillaient et qui n’arrêtaient pas de grouiller. c’étaient des voix ou des réveils. depuis je parle aux murs et je m’exerce à tendre des nuages et on me fait répéter quand je parle. j’ai bien essayé de me venger de mes braconniers. mais j’avais mes terres brûlées sans cesse entre les jambes. désormais quand un corps m’enlace je songe qu’il m’étrangle.
qui sait. un jour j’aurai moins de poids dans mes saluts. je secouerai ma main à l’encontre de mes connus d’un trottoir à l’autre sans me secouer. pour l’instant je n’ai que la vue qui baisse. mon beau soir me bave dans la bouche. j’ai bien fini par trouver quelque chose dans lequel me mouvoir ou me coincer. j’ai noué tout ce que je pouvais nouer. j’ai fait que la nuit soit un peu mienne. car elle seule me soulage quand sinueux je parviens à me hisser dans ses plis. un matin noir je me suis réveillé par exorcisme. j’ai enfilé les mirettes. je m’en suis chaussé. avec les corps solaires qui sont les miens et qui sortaient tout battants de mon ventre. je me suis contracté par exorcisme. j’en ai rédigé. je ne savais plus comment m’arrêter. et puis j’ai inversé la pousse. j’étais gras. mais je tirais vers le rouge et j’étais stellaire et j’étais éblouissant.
quisè pourêtre du jour mon-ah-jem’extirp’ré d’la vie. j’rai jusqu’lé confins. j’rai r’garde les hauteurs d’monts. j’rai dorer des yeux en mouill’ dedan l’oscian dedan l’mer lumin’ a-l’cial magique. me charnier d’autres ventres. j’rai m’mouvoir mémeu’le’voir mémeu’ ‘vrir’ l’caj’ trassiqu’ les caut’ les zoss’ du centre ‘vec l’poimons bacants dedan la peaulle c’tissu bon fin bon déchireux quisè j’rai me partir ‘vec un autre corps dans la vie, avec un autre poids dans la vie.
un jour je me suis trouvé fatigué. j’ai cessé d’oblitérer mon reflet. j’étais usé d’être quelqu’un. je me suis trouvé mal luné. au sens profond de la lune. Huye luna, luna, luna, que ya siento sus caballos. j’entends déjà tes cheveux. qui roulent et qui grondent. et je gronde et je ploie. je me suis trouvé mal luné au sens profond d’une lumière qui m’éclairerait du mauvais côté. ou de façon décalée. qui me fend le visage à le rendre bête cornue.
attendez j’ai du noir dans la tête. je secoue mes mains avec leur noir au bout d’elles. brûlons là.